Nous sommes des citoyens, tout comme vous ! Un peu énervés, comme vous !

Nous considérons que l’effondrement de notre civilisation moderne est en cours. Nous pensons que le développement durable, la croissance verte et même la transition écologique ne sont que de la poudre aux yeux, des réponses loin d’être à la hauteur de la crise systémique que nous vivons.

Ceux qui tirent les ficelles (les grands financiers et industriels sans scrupule) n’ont aucun intérêt à ce que cela change : consommez, travaillez, produisez, enrichissez-nous…la planète, on verra plus tard !

On veut que cela change, on pense qu’un autre monde est possible. Un monde plus frugal, plus fraternel, plus solidaire.

Vous nous prenez pour des utopistes ou des survivalistes, on en reparle dans 20 ans !

L’effondrement, c’est quoi ?

L’effondrement de nos sociétés industrielles basées sur l’exploitation des ressources naturelles est en cours : réchauffement climatique, diminution drastique des espaces de vie, effondrement de la biodiversité, pollution profonde des sols, de l’eau et de l’air, déforestation rapide…

En 1972 déjà, un rapport baptisé Les limites à la croissance commandé par le Club de Rome (un groupe de réflexion réunissant économistes, scientifiques et industriels) tirait la sonnette d’alarme. Meadows et ses condisciples utilisent l’un des premiers modèles informatiques fondé sur la « dynamique des systèmes », baptisé World 3.

L’outil simule les interactions entre production de nourriture, population, croissance industrielle et écosystèmes terrestres et son constat est sans appel : l’effondrement généralisé de notre civilisation aura probablement lieu au cours de la première moitié du XXIe siècle.

Depuis, ce modèle continue à servir de cadre de référence. Le scénario qualifié de « business as usual » met en évidence l’instabilité de notre système, les courbes de production industrielle, de nourriture et de population commençant à chuter mollement à partir de 2010, avant de plonger drastiquement entre 2030 et 2060. Le souci est que même en cherchant à créer d’autres scénarios échafaudés sur des mesures drastiques pour préserver les ressources ou pour stabiliser la population mondiale, les chercheurs parviennent au même constat.

Inévitable !

Ceux qui pensent une fin du monde cataclysmique vont être déçus… Nous allons dans le mur, c’est certain, mais le processus est lent, graduel, insidieux. Processus durant lequel les ressources de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie) se raréfient pour finalement disparaître.

Quand?

Dans le modèle de Meadows, le début de l’inversion des courbes, c’est 2020-2030. Mais certains tablent pour 2050… En fait personne ne sait vraiment, les prédictions n’ont pas de sens ! 

En tout cas, on ne peut nier ce qui nous arrive déjà: augmentation des températures, épuisement des ressources énergétiques, diminution de la biodiversité, violence des phénomènes météorologiques (sécheresse, inondations, ouragans…), population mondiale doublée en un siècle (de 2 à 7 milliards entre 1930 et aujourd’hui), consommation d’énergie multipliée par dix au cours du XXe siècle, extraction des minéraux industriels multipliée par vingt-sept…

On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Les rapports d’experts s’empilent sur les bureaux depuis des années…

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) alerte depuis plus de 30 ans sur la réalité du réchauffement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. À mesure que ce phénomène commence à produire ses effets, le ton de ces publications se fait de plus en plus radical, alors même que la science est attaquée de toutes parts.

António Guterres (secrétaire général de l’Onu) disait en septembre 2018 :

L’humanité fait face à « une menace existentielle directe », si nous ne changeons pas d’orientation d’ici 2020, nous risquons […] des conséquences désastreuses pour les humains et les systèmes naturels qui nous soutiennent ».