Le risque d’effondrement systémique de notre monde industriel contemporain semble de plus en plus tangible. Et, alors que l’effondrement de civilisations anciennes a été géographiquement limité, ce qui se profile aujourd’hui se mesure à l’échelle planétaire. On n’envisage pas la fin de l’humanité à proprement parler mais plutôt l’implosion d’un modèle de société, thermo-industrielle qui arrive à bout de souffle.

Dans le mur

Si l’on veut précipiter cet effondrement, ne changeons rien de notre modèle actuel. Le « business as usual » nous emportera avec lui dans un précipice sans fond. Croissance, profit, globalisation, libre-échange, autant d’ingrédients incontournable d’un chaos futur. Les Etats injectent désespérément des milliards dans l’économie via des plans de relance gargantuesques et l’on repart comme en l’an 40… Pourtant, nous le sentons tous (ou presque), le capitalisme est aujourd’hui dans une forme d’impasse et s’ouvre devant nous une période d’incertitude que la pandémie actuelle ne fait qu’amplifier.

Les pièges à éviter

  • Le détournement de concepts transformateurs comme le « développement durable » qui permettrait de la croissance verte. Un concept paradoxal en quelque sorte qui, sous son apparence écolo, nous laisserait croire que nos problèmes actuels et futurs seraient résolus par le progrès technologique.
  • La sidération : l’approche d’une catastrophe peut susciter de l’immobilisme voire du déni. Tous ces rapports de spécialistes qui s’accumulent, parce qu’ils génèrent de l’anxiété, peuvent s’avérer contre-productif.catastrophes.
  • La main-mise de quelques-uns (les plus riches, les plus puissants) sur un système qui les engraisse. Ceux-là n’ont aucune envie que les choses changent et manœuvrent dans l’ombre à grands renforts de lobbying.

Raconter une nouvelle histoire

« Monde d’après », « Avenir désirable », « Paradigme nouveau »… Il devient urgent de revoir notre logiciel narratif. Feu la compétition, le profit, l’individualisme, parlons d’entraide, de solidarité, de justice climatique, fiscale et sociale. Pourquoi ? Pour rêver un peu et espérer enfin mobiliser les troupes, pour offrir une vision alternative au système en place, pour contrecarrer le discours dominant qu’on nous impose depuis près d’un siècle à grand renfort de publicité.

Résistance…

Pour lutter contre l’inertie des systèmes en place, il s’agit d’organiser la lutte, de créer un rapport de force afin d’interpeller les responsables politiques. Nous avons pour ce faire à notre disposition un grand nombre de leviers : boycott de produits, désobéissance civile, blocages, engagement dans des mouvements associatifs ou alternatifs, bulletins de vote… Ne nous en privons pas ! L’action collective est puissante, elle peut nous aider à ouvrir l’horizon sur un nouveau projet de société.

Résilience…

Nous devons développer notre capacité à encaisser ces chocs et à nous adapter. C’est ce qu’on appelle la résilience active. Il s’agit par exemple d’augmenter l’autonomie de micro-territoires tant sur le plan alimentaire que sur l’énergie, la santé, le logement et les échanges commerciaux et tout cela en consommant le moins possible d’énergies fossiles. S’engager dans des solutions simples et économes, s’appuyer sur du matériel réparables, favoriser la mutualisation d’outils communs plutôt que la propriété, développer la démocratie participative, autant de pistes qui vont dans le sens d’une approche résiliente.

Face au constat de l’effondrement de notre civilisation thermo-industrielle, nous avons le choix : attendre ou agir. Parce que nous sommes comptables de l’avenir de notre planète, parce que nos enfants ne comprendraient pas… faisons le bon choix.