Notre société thermo-industrielle a atteint ses limites, nous le sentons bien. C’est en partie à nous, citoyennes et citoyens du monde, qu’il revient de décider ce que nous voulons pour demain. Si nous agissons maintenant, les générations futures se souviendront vaguement de l’ère des combustibles fossiles comme d’une période de folie où l’Homme ne respectait rien, un période où l’Homme brûlait les forêts, salissait les sols, empoissonnait les océans de ses déchets toxiques, une période où les enfants étaient malades de la pollution et les animaux mourraient à tour de bras… La planète en surchauffe avait failli imploser mais quelques-uns s’étaient levés et Gaïa avait été sauvée écrira-t-on dans les livres d’histoire.

Réparer le monde

Nous devons réparer le monde et le rendre meilleur. Utopie me direz-vous? La pandémie de Covid-19 est pourtant la preuve que si nous prenons une crise au sérieux, nous pouvons changer rapidement de modèle en mobilisant de grandes quantités d’argent sorties de nulle part.

Nous avons encore le temps de choisir le meilleur plutôt que le pire des scénarios, mais plus nous attendons, plus cela devient difficile et plus les mesures à prendre seront douloureuses. Nous savons quoi faire, des dizaines de rapports d’experts nous indiquent le chemin. Il n’y a pas de fatalité, ne nous laissons pas endormir par les adeptes du « C’est déjà trop tard, on ne peut plus rien faire ». Ce sont des excuses pour maintenir un statu quo qui en arrange certains, ceux qui touchent actuellement les dividendes d’une société globalisée.

Les choses bougent, rapidement, le mouvement climatique a gagné en puissance ses deux ou trois dernières années et beaucoup plus de gens se préoccupent désormais des grandes questions environnementales et, au niveau local, les initiatives se multiplient. En tant que citoyens de la Terre, nous avons la responsabilité de participer à ce mouvement, nous avons le pouvoir d’influencer sur le changement. Par des choix individuels (consommer moins, manger moins de viande, adopter une mobilité sobre…) mais également à s’engageant dans des mouvements collectifs vecteurs d’optimisme et d’altruisme (organisations, campagnes, réseaux, communautés) qui permettent à des gens ordinaires de devenir puissants, si puissants qu’ils inspirent la terreur aux élites, aux gouvernements et aux entreprises, qui consacrent beaucoup de leur énergie à essayer de les étouffer et de les saper. 

Une nouvelle page à écrire

Renoncer au poison, à la destruction, à l’injustice, ça ne semble pas bien compliqué, non ? Mais nous manquons de clairvoyance. Nos centrales à charbons, nos moteurs qui crachent du dioxyde de carbone, nos tonnes d’immondice déversés dans la nature ou ce qu’il en reste, nous faisons semblant de ne pas les voir. Ce monde qui a été si stable pendant des milliers d’années est pourtant en péril. L’histoire peut nous guider, l’avenir n’est pas encore écrit et, en lisant le passé, nous pouvons nous inspirer de modèles anciens pour façonner un avenir désirable. Au début de ce siècle par exemple, nous n’avions pas d’alternative crédible aux combustibles fossiles. L’éolien et le solaire étaient à leurs balbutiements, chers et peu efficaces, mais les choses évoluent vite et parfois l’espoir se crée, il y a beaucoup d’alternatives à naître. Je me souviens de cette communauté où nous avions passé quelques jours, là-bas, au bord du lac Atitlán (Guatemala). Il y avait de la solidarité, les commerces fonctionnaient en coopératives, les bénéfices étaient partagés équitablement, on consommait principalement local, les grands-mères s’occupaient des très jeunes enfants, la solidarité trans générationnelle fonctionnait à plein. Ils le faisaient, nous pouvons le faire.

Nous sommes les premières générations à faire face à une catastrophe de la portée, de l’ampleur et de la durée du changement climatique. Mais nous sommes loin d’être les premiers à vivre sous une menace ou à craindre ce qui va arriver, d’autres ont vécus avant nous d’immenses tragédies (guerres, famines, pandémies). 

Que sera notre monde dans 50 ans si nous ne faisons rien ? Les fleurs seront-elles aussi belles, l’eau des ruisseaux encore claire ? Pendant longtemps, nous avons agité des épouvantails, raconté des d’horreurs sur un avenir cataclysmique, conté la perte des coraux et la fonte des glaces, force est de constater que ça n’a pas marché. Alors, parlons de la beauté et de l’harmonie de la Terre. Prendre cette beauté comme une confiance sacrée et en apprécier le souvenir nous permettra d’écrire cette nouvelle page s’ouvrant sur un avenir radieux.