Les sables, graviers et autres agrégats sont les ressources les plus exploitées au monde après l’eau. Et cette ressource se raréfie. Un nouveau défi pour ce 21ème siècle qui s’avère d’ores et déjà compliqué ?

Une matière de plus en plus utilisée

L’utilisation de ces matériaux a triplé au cours des deux dernières décennies, allant de 40 à 50 milliards de tonnes métriques / an. Cette tendance devrait se poursuivre car la demande continue d’augmenter en raison des tendances de développement des infrastructures, de l’urbanisation et de la croissance démographique. Le sable est la principale substance utilisée dans la construction de routes, de ponts et de bâtiments. Le sable, le gravier et la roche concassés sont fondus pour former le verre utilisé dans chaque fenêtre, écran d’ordinateur et téléphone intelligent. Même la production de puces de silicium utilise du sable. Selon un rapport du programme environnemental des Nations Unies, 75 à 90% des plages reculent dans le monde. En Indonésie, 24 îles ont déjà disparu. En Floride, neuf plages sur 10 disparaissent.

Pourquoi cette disparition ?

Les villes se développent partout dans le monde à une échelle bien plus grande qu’à n’importe quel moment de l’histoire humaine. Le nombre de personnes vivant dans les zones urbaines a plus que quadruplé depuis 1950 pour atteindre environ 4,2 milliards aujourd’hui. Et les Nations Unies prévoient que 2,5 milliards d’individus supplémentaires les rejoindront dans les trois prochaines décennies. Cela équivaut à ajouter huit villes de la taille de New York chaque année. D’énormes quantités de sable sont transformées en matériau de construction. Il est utilisé pour fabriquer du ciment qui à son tour est utilisé pour construire des routes, des ponts, des voies ferrées et des maisons. Le monde consomme environ 50 milliards de tonnes de sable par an. 58% des activités de construction dans le monde sont alimentées au sable.

Des ressources limitées

Le sable est perçu comme bon marché, disponible et infini. Son extraction n’est pas gérée correctement. Il va falloir penser à mettre un peu d’ordre dans le chaos de cette production anarchique. Normes mondiales, recherche d’alternatives viables au sable fluvial et marin… les pistes d’actions pour contrer cette faillite mondiale sont nombreuses mais nécessitent une forte coopération entre les pays et cela n’est pas gagné ! Il est important de se concentrer sur les bonnes choses qui se passent. Zurich, par exemple, construit des bâtiments avec 98% de béton recyclé. La ville d’Amsterdam s’est engagée à devenir 100% circulaire d’ici 2050 et vise à réduire de moitié son utilisation des ressources naturelles d’ici 2030.

Un défi à relever

L’appel au réveil sur la pénurie mondiale de sable est venu en 2019 lorsque les gouvernements ont reconnu la crise environnementale pour la première fois et que la question a finalement été inscrite à l’agenda politique à la suite d’une résolution de l’ONU.

Mais cette problématique est encore très nouvelle. Dans de nombreuses politiques de développement, personne ne parle de cette question du sable, d’où il vient, des impacts sociaux ou des impacts environnementaux, il y a donc beaucoup de choses à faire. Pour l’avenir, l’industrialisation, la croissance démographique et l’urbanisation sont toutes des tendances susceptibles d’alimenter une croissance explosive de la demande en sable. Il maintenant temps de porter cette question au plus haut niveau.