Un tribunal condamne l’État français pour  » non-respect de ses engagements » visant à lutter contre le réchauffement climatique. Cette décision est historique.

L’affaire du siècle

Nommée «l’affaire du siècle» , l’affaire a été portée par quatre groupes écologistes français après une pétition signée par 2,3 millions de personnes.

C’est une victoire historique pour la justice climatique. La décision prend non seulement en considération ce que les scientifiques disent et ce que les gens attendent des politiques publiques françaises, mais elle devrait également inspirer les citoyens du monde entier à tenir leurs gouvernements responsables du changement climatique devant leurs tribunaux 

Jean-François Julliard, directeur exécutif de 
Greenpeace France

Il a déclaré que le jugement serait utilisé pour pousser l’État français à agir contre l’urgence climatique. 

Cette action en justice a réuni des millions de personnes dans un combat commun: le combat pour notre avenir. La décision historique du juge prouve que l’inaction climatique de la France n’est plus tolérable et même illégale. Mais reconnaître l’inaction de l’État n’est qu’un premier pas vers la mise en œuvre de mesures concrètes et efficaces pour lutter contre le changement climatique.

Jugement révolutionnaire

Ce jugement a été salué comme «révolutionnaire» par les quatre ONG – dont Greenpeace France et Oxfam France – qui ont déposé la plainte officielle auprès du bureau du Premier ministre français en décembre 2018.

L’accord de Paris signé il y a cinq ans visait à limiter le réchauffement climatique à moins de 2 ° C au-dessus des niveaux préindustriels. Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord en 2017, bien que Joe Biden envisage de le rejoindre. Les experts en environnement affirment que les gouvernements, y compris l’administration française, n’ont pas respecté leurs engagements. Le gouvernement français s’est engagé à réduire les émissions de gaz à effet de serre du pays de 40% d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Les ONG affirment que l’État dépasse ses budgets carbone et n’agit pas assez rapidement pour rénover les bâtiments pour les rendre économes en énergie ou pour développer les énergies renouvelables. Ils affirment que cela a un impact sérieux sur la qualité de vie quotidienne et la santé des personnes en France.

Dans un rapport de juillet dernier, le Haut Conseil français du climat a sévèrement critiqué les politiques gouvernementales.

L’action climatique n’est pas à la hauteur des défis et des objectifs

Haut Conseil français du climat

Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont baissé de 0,9% en 2018-2019, lorsque la baisse annuelle nécessaire pour atteindre ses objectifs est de 1,5% jusqu’en 2025 et de 3,2% par la suite.

Dans une défense écrite, le gouvernement français a rejeté les accusations d’inaction et a demandé au tribunal de rejeter toute demande d’indemnisation. Il a fait valoir que l’État ne pouvait pas être tenu uniquement responsable du changement climatique alors qu’il n’était pas responsable de toutes les émissions mondiales. Une bien triste manière de se défausser de ses propres responsabilités !