La COVID-19 aurait pu être le déclencheur ou l’accélérateur d’une prise de conscience généralisée. Les choses devaient changer, un nouveau paradigme devait naître, nous étions nombreux à croire au monde d’après, moins violent, plus juste, plus équitable, plus respectueux de la nature. Notre indignation d’aujourd’hui est à la hauteur de nos espoirs d’hier. Nous avons été dupés, engourdis par un nuage de fumée…

Moins d’avions, plus de vélos…

D’accord, on voit plus de vélos dans nos cités, des vélos électriques qui nous font nous sentir plus verts ! Mais qui se pose la question de l’origine de l’électricité qui permet de recharger les batteries (nucléaire en France, centrale à charbon en Allemagne…). D’accord, on voit moins d’avion au dessus de nos têtes. Mais qui nous dit qu’ils ne voleront pas à nouveau en nombre quand les frontières des pays auront rouvert ? Les changements que nous constatons actuellement sont pour la plupart opérés sous contrainte. Qu’en restera-t-il?

Un bouleversement

Cette pandémie a réussi à démanteler ce que nous tenions autrefois pour acquis. Cela a bouleversé certaines certitudes. La démocratie elle-même vacille sous les coups de butoir de lois sécuritaires et liberticides. Et les choses ordinaires qui rythmaient nos vies hier – rencontrer des amis ou aller au cinéma- deviennent les rêves d’aujourd’hui…

Nous avons vécu un printemps de paralysie effrayante, un été de sursis relatif et le rebond de l’automne nous a laissé épuisés et démunis.

Quel après ?

La crise du coronavirus nous affecte tous. Elle génère des craintes mais aussi pour certains de l’espoir. Comment ne pas interroger notre système économique et politique, nos choix de société et nos modes de vie dans ce moment qui paraît comme suspendu ? 

Une foule de questions se posent : cette mise à l’arrêt de l’économie est-elle un aperçu des chocs qui nous attendent si rien n’est fait pour contenir le dérèglement climatique ? Ce ralentissement forcé des activités humaines aura-t-il un impact durable sur le climat et l’environnement ?  Les conséquences sociales et économiques de la crise du coronavirus sont lourdes et le modèle économique actuel a montré ses limites. Nous expose-t-il à des crises récurrentes ?

Les lobbys financiers, industriels et commerciaux sont d’ores et déjà à la manœuvre pour préserver leur modèle économique coûte que coûte, au mépris de la planète. Sous couvert de préservation de l’emploi et de restauration de leur compétitivité, les grands groupes bénéficient d’aides publiques sans contrepartie. Le retour à une croissance toxique est pour l’instant plus probable que le changement pour un monde plus juste et plus durable.

Mobilisons-nous pour un changement de paradigme !

De profonds changements de politiques doivent accompagner la sortie de la crise du coronavirus. L’humain et l’environnement doivent être au cœur des plans de relance économique. Mobilisons-nous pour que cette année de crise ne soit pas une année pour rien.