Un rapport de l’ONU met en évidence les liens entre la perte de biodiversité et la propagation de maladies

La dégradation continue de l’environnement augmente la probabilité que des maladies se propagent des animaux aux humains, prévient un rapport de l’ONU sur la biodiversité, publié mardi. L’étude agit comme un signal d’alarme en confirmant que la perte de biodiversité et la dégradation continue des écosystèmes ont de profondes conséquences sur le bien-être et la survie de l’homme.

À mesure que la nature se dégrade de nouvelles opportunités se présentent pour la propagation aux humains et aux animaux de maladies dévastatrices comme le coronavirus de cette année . 

10 ans de perdus

Les Objectifs d’Aichi pour la biodiversité , une série de 20 objectifs fixés en 2010, n’ont pas été pleinement atteint, seuls six sont considérés comme «partiellement atteints». Les systèmes vivants de la Terre dans son ensemble sont compromis et plus nous exploitons la nature de manière non durable plus nous sapons notre propre bien-être et notre prospérité.

Des raisons d’espérer ?

Pratiquement tous les pays prennent maintenant des mesures pour protéger la biodiversité comme par exemple la baisse des taux de déforestation et la sanctuarisation d’espaces protégés. Malgré tout, la nature souffre et la situation continue d’empirer et les budgets alloués par les Nations pour protéger notre environnement sont loin d’être à la hauteur des enjeux.

Une transition à opérer pour tendre vers une planète plus saine

Le rapport contient plusieurs recommandations, ou «transitions», qui tracent un scénario pour un monde dans lequel le «statu quo» est interrompu et la dévastation environnementale est inversée.

Selon les propositions, les écosystèmes seraient restaurés et conservés; les systèmes alimentaires seraient repensés pour améliorer la productivité, tout en minimisant leurs effets négatifs; et les océans seraient gérés de manière durable.

La conception des villes est également mise à l’honneur, avec des appels à une empreinte environnementale réduite dans les zones urbaines et à des «infrastructures vertes», faisant de la place à la nature dans les paysages bâtis.

Et, en ce qui concerne les problèmes de santé et la propagation des maladies des animaux aux humains, le rapport appelle à une transition dans laquelle l’agriculture, l’environnement urbain et la faune sont gérés de manière à promouvoir des écosystèmes sains et des personnes en bonne santé.

Le chef de l’ONU a déclaré que les transitions représentent une opportunité sans précédent de «reconstruire en mieux», alors que le monde émerge des effets immédiats de la pandémie du COVID-19 : 

«Une partie de ce nouveau programme doit être de s’attaquer au double défi mondial du changement climatique et de la perte de biodiversité d’une manière plus coordonnée, en comprenant à la fois que le changement climatique menace de saper tous les autres efforts de conservation de la biodiversité; et que la nature elle-même offre certaines des solutions les plus efficaces pour éviter les pires impacts d’une planète qui se réchauffe.

António Guterres , ONU

Un nouvel ensemble d’objectifs, pour la période entre 2021 et 2030, est actuellement en cours de négociation et devrait être examiné à la 15e Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique en Mai 2021. Seront-ce des nouveaux objectifs, comme ceux d’Aichi qui, encore une fois, ne seront pas atteints. Espérons le contraire !