La pandémie du COVID-19 a bouleversé le monde. Tout a été impacté. Comment nous vivons et interagissons les uns avec les autres, comment nous travaillons et communiquons, comment nous nous déplaçons et voyageons. Les enfants sont particulièrement exposés dans cette crise et les décisions prises dans les mois à venir ne devront pas les oublier.

Les impacts du COVID-19 sur les enfants

La pandémie a transformé la vie des enfants les plus pauvres de manière catastrophique. Les enfants déjà laissés pour compte porteront probablement le poids de l’impact de la pandémie, que ce soit en manquant des vaccins vitaux, en augmentant le risque de violence ou en interrompant l’éducation. Beaucoup d’entre-eux, en particulier dans les ménages les plus pauvres et dans les régions les plus pauvres du monde, risquent de perdre la vie à cause de la pneumonie, des maladies diarrhéiques, du paludisme, du VIH et d’autres maladies évitables. Par exemple, toute interruption supplémentaire des services de vaccination fera en sorte que davantage d’enfants mourront de pneumonie, qui tue déjà environ 800 000 enfants de moins de cinq ans chaque année.

La question de la rupture d’éducation

Toute une génération d’enfants a vu son éducation interrompue. Les fermetures d’écoles ont perturbé l’éducation de plus de 1,57 milliard d’élèves – 91% – dans le monde. Nous savons par des fermetures antérieures que les écoliers, et en particulier les filles, qui ne sont pas scolarisés pendant de longues périodes, sont beaucoup moins susceptibles de rentrer lorsque les classes rouvriront. La fermeture des écoles élimine également l’accès aux programmes de nutrition en milieu scolaire, entraînant une hausse des taux de malnutrition. 

Lorsque la fermeture des écoles est instituée comme mesure de confinement, des alternatives telles que l’enseignement à distance (par exemple, programme de télévision ou de radio) et l’apprentissage en ligne sont déployées comme alternatives dans certains pays. Cependant, moins de la moitié des ménages dans le monde ont accès à Internet. Alors que 73% des ménages urbains possèdent la télévision, seuls 38% des ménages ruraux en possèdent. La pandémie risque d’aggraver la crise d’apprentissage et de laisser derrière elle les enfants les plus démunis.

Les violences familiales

Nous savons par les urgences sanitaires précédentes que les enfants courent un risque accru d’ exploitation , de violence et d’ abus lorsque les écoles sont fermées, les services sociaux interrompus et les déplacements restreints. Par exemple, les fermetures d’écoles pendant l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 ont entraîné des pics de travail des enfants, de négligence, d’abus sexuels et de grossesses chez les adolescentes. Et la forme de violence la plus courante à laquelle les enfants sont confrontés a lieu à la maison. 

Près de 8 enfants sur 10 âgés de 1 à 14 ans ont été soumis à une forme d’agression psychologique et / ou de punition physique à la maison au cours du dernier mois. Jusqu’à trois quarts des enfants âgés de 2 à 4 ans dans le monde sont soumis à des agressions verbales ou à des châtiments corporels à domicile. 

Le travail des enfants

Les conditions des enfants travailleurs se sont aggravées depuis le début de la pandémie mondiale.

De nombreuses familles ont subi une perte financière importante en raison de COVID-19, soit parce que les adultes ont perdu des revenus, soit parce qu’ils ne peuvent pas aller travailler à cause des mesures de prévention et de contention, soit parce qu’ils sont malades. Du fait de cette situation, les enfants les plus vulnérables se sont retrouvés contraints de travailler, souvent dans des emplois informels, afin de fournir un revenu au ménage. Ce sont des enfants qui ne travaillaient pas auparavant mais qui sont maintenant obligés de le faire en raison du contexte mondial actuel. Beaucoup d’entre eux ne pourront pas retourner à l’école lorsque la situation redeviendra normale et que les écoles rouvriront, car les familles auront besoin de ce revenu supplémentaire pour survivre.

Selon l’Organisation internationale du travail, il y a plus de 150 millions d’enfants qui travaillent. Parmi eux, 73 millions effectuent des travaux dangereux, comme par exemple ceux qui doivent manipuler des matières inflammables ou porter des poids lourds, entre autres.

Une bombe à retardement

Si nous ne prenons pas particulièrement soin des enfants pendant cette période post COVID, alors attendons-nous à gérer plus tard une véritable bombe à retardement !