Le monde va-t-il changer ? Allons-nous enterrer le monde d’avant?
Dans les jours qui ont suivi la déclaration d’une pandémie mondiale, les routines banales de nos vies quotidiennes se sont arrêtées afin de ralentir la propagation du virus COVID19. Du jour au lendemain la vie de plus du quart de la population mondiale a été chamboulée. Dans ce contexte, la question que tout le monde se pose c’est : Et maintenant, on fait quoi?
Ces événements peuvent générer de la peur, de l’anxiété voire de la colère. En regardant nos emplois et nos économies s’évaporer de jour en jour, c’est notre avenir que nous voyons s’évaporer également.
Et après? La réponse honnête à la question de l’après est que personne ne sait avec certitude ce qui va se passer dans un mois, dans six mois, dans un an… Nous ne pouvons pas le savoir tout simplement parce qu’un tel arrêt dans un monde globalisé ne s’est jamais produit auparavant et nous n’avons donc pas de carte pour nous guider. Ce que nous diront certains spécialistes sera immédiatement contredit par d’autres.
Nous sommes en deuil
Face à cet événement inédit, il y a une chose que nous savons avec une certitude absolue, c’est que nous sommes en deuil d’un monde familier que nous avions adopté, bon gré, mal gré.
Heureusement pour nous, l’expérience du deuil n’est pas un mystère et a largement été modélisée. Nous savons donc à quoi nous attendre et le modèle développé en 1969 par Elisabeth Kübler-Ross (la courbe du deuil) peut nous servir de guide.
Ce modèle se découpe en plusieurs étapes qui accompagnent toute forme de perte : la sidération, déni, la colère, la tristesse/dépression, la quête de sens/acceptation et enfin l’intégration et la sérénité retrouvée.
Ramené à la crise que nous vivons aujourd’hui, ce modèle prend sens, nous y reconnaissons ce continuum d’émotions que nous avons pu ressentir. Nous avons pour la plupart été sidérés par ce choc, les politiques en sont restés les bras ballants. Puis le déni a permis à certains de minimiser cette crise (ça n’est pas plus qu’une petite grippe !). La colère s’est manifestée (c’est un scandale, il fallait prévoir !). Et maintenant, une forme de dépression collective nous guette. Le coronavirus est complètement écrasant et l’on se sent impuissant à tourner en rond dans un environnement clos, enfermés dans une routine de confiné. Notre énergie négative peut prendre toute la place et nous ronger de l’intérieur.
Nous sommes cependant quelques-uns à avoir déjà atteint l’étape de l’acceptation, à regarder le verre à moitié plein et à nous dire que de cette crise, nous pouvons tirer quelque chose de meilleur et finalement transcender notre perte avec de nouvelles visions pour un avenir désirable.
Une bonne nouvelle ?
Dans notre acceptation du deuil du monde d’avant, nous commençons à envisager de nouvelles perspectives, de nouvelles façons de penser et de vivre l’avenir. Et c’est pourquoi il est important que nous passions par chaque étape du processus de deuil. Ces jours de confinement nous auront été utiles à cela. Même si la vision du monde qui nous attend n’est pas encore très précise, nous envisageons maintenant la transformation.