Pire que 2007
Nous pensions que la crise financière de 2007-2008 avait établi la norme d’un choc mondial brutal. Mais cette crise avait mis plus de 12 mois à se propager dans le monde. La pandémie de coronavirus n’a pris que trois mois pour toucher la Chine puis l’Europe et l’Amérique du Nord, déclenchant une crise économique dont la violence devrait dépasser tout ce que nous avons connu précédemment. Et nous ne savons pas encore à cette heure comment cette crise va toucher des pays ou régions comme le Brésil, l’Argentine, l’Afrique subsaharienne et l’Inde qui semblent encore mois armés pour l’affronter.
Quand la crise sanitaire prendra fin
La crise sanitaire aura une fin, comme toutes les crises. Certains, les plus optimistes, ciblent sur une sortie de crise à l’automne 2020. D’autres, bien plus tard. Quoi qu’il en soit, les impacts économiques perdureront pendant des années. Alors, quelles stratégies de sortie s’offriront à nous. Je pose symboliquement deux options :
Option A : On refait comme avant !
Certains secteurs parmi les plus durement touchés vont rebondir rapidement dès que les confinements seront levés et que tout le monde reprendra ses habitudes, notamment l’hôtellerie / restauration / brasserie au niveau national et les transports. D’autres, comme le secteur industriel, très lié à des chaînes d’approvisionnement, mettront plus de temps à se relever. Les Etats s’endetteront massivement pour financer leurs plans de relance et injecteront des liquidités pour soutenir l’économie, cherchant à revenir à l’état précédant la crise. Ils traiteront cette crise comme un problème temporel et non structurel sans en tirer les leçons fondamentales et sans remettre en cause les ordres établis. Tout ressemblera alors à notre vie d’avant : le consumérisme absurde reprendra ses droits, le capitalisme régnera en maître, nous polluerons, gaspillerons, marginaliserons les plus pauvres et les riches s’enrichiront encore et encore. Et un jour, nous nous en mordrons les doigts !
Option B
Nous tirons collectivement les leçons de cette crise et remodelons la société de manière durable. Nous repensons notre façon de consommer, de voyager, de travailler, de communiquer… Changer de modèle n’est pas facile. Les systèmes socio-économiques sont inertes et très difficiles à faire bouger. Mais en temps de crise fondamentale, une fenêtre d’opportunité s’ouvre parfois. A nous de saisir notre chance. La recherche en sciences sociales a depuis longtemps observé que les changements socio-politique profonds se produisent souvent par à- coups : un système social reste stable pendant une longue période de temps, jusqu’à ce qu’un choc externe le perturbe et enclenche une nouvelle trajectoire. Et si le coronavirus était ce choc externe nous permettant de remodeler fondamentalement notre vie. Plutôt que de simplement rebondir et revenir à l’état pré-coronavirus, certains changements pourraient être durables. Les voyages d’affaires sont-ils essentiels, les agriculteurs locaux ne peuvent-ils pas nous offrir ce que nous allons chercher à l’autre bout de la planète, l’économie de proximité n’est-elle pas plus raisonnable, ne devons nous pas repenser où produire et acheter nos produits ?
Le virus peut nous conduire à une compréhension plus profonde des liens qui nous lient, nous les humains, entre nous, avec les autres espèces et avec la nature qui nous environne. Nous devons nous engager de façon responsable vers un avenir à faibles émissions, plus respectueux, compassionnel et responsable. Les gouvernements doivent nous y aider. Ne les laissons pas choisir l’option A !
Sincèrement, je pense qu’il y aura les deux options qui se mettront en place parallèlement. Outre les directives et agissements du gouvernement, c’est surtout les habitudes de la grande majorité qui seront difficiles à changer. Je ne crois pas à une option A ou B. Je refuse la A là où d’autres s’engouffreront pour continuer comme avant
Je ne me battrai ni contre, ni pour, mais uniquement pour l’option B à côté de celles et ceux qui prendront celle ci