Le coronavirus va-t-il casser le dogme du « tout économique »? Depuis les années 1990, la « loi du marché» est restée incontestée, ce virus va-t-il changer la donne?

On se souvient des histoires racontées sur l’interruption de la normalité économique en 1914 et 1939. Même si l’on parle de guerre, ce que l’on vit aujourd’hui est différent. Alors que l’état d’alerte sanitaire est institué, nous sommes tous confinés et provoquons délibérément une grave récession qui sonnera peut-être le glas de « l’économie stupide ». Il est soudain devenu évident qu’en matière de vie et de mort, le mauvais calcul serait de penser rentabilité, parts de marché, concurrence.  Une forte augmentation de la mortalité, qui touche surtout les plus vulnérables d’entre nous, est inquiétante sur le plan existentiel. Il en va de même des scènes apocalyptiques qui se déroulent et se dérouleront dans nos hôpitaux. 

Les gouvernements tirent tous les leviers de la politique monétaire et budgétaire et se sont lancés dans de gigantesques interventions à une échelle comparable voire supérieure à celles de 2008 pour tenter d’amortir le choc. Mais pour combien de temps ? Combien de temps pourrons-nous geler l’économie pour sauver nos vies ?

En faisant actuellement ces choix difficiles, nous avons au moins acquis un degré de liberté par rapport à « l’économie business ». Compte tenu de l’expérience des 2 crises majeures (2008 et aujourd’hui) qui nous ont percutés, nous devrions dans le futur nous poser cette question : quelles contraintes économiques sont bien réelles et lesquelles sont imaginées par un petit nombre d’oligarques qui tirent les ficelles et s’en mettent plein les poches à nos dépends ?