Chaque choc économique laisse un héritage. La crise sanitaire que nous traversons aura un impact sur notre mode de vie pendant des années.

Nous avons déjà changé !

En à peine quelques semaines, nous avons changé nos habitudes : nous avons rationalisé notre façon de consommer, nous recentrant sur l’achat d’articles essentiels, nous avons annulé toutes sortes de rencontres sociales ou commerciales, abandonné nos plans de voyages et, pour beaucoup, avons travaillé à domicile. Nous nous sommes recentrés sur notre famille et sur des valeurs moins futiles. Les gouvernements et les banques centrales ont tout à coup débloqué des millions pour notre santé et pour préserver du lien social, ce qui semblait impossible jusqu’alors.

Toutes ses nouvelles habitudes laisseront des traces longtemps après la fin de la pandémie, agissant comme un frein à la demande. Du côté de l’offre, les fabricants internationaux seront obligés de repenser où acheter et où baser leur production. Les options de télétravail seront multipliées, inaugurant une nouvelle ère où le travail à domicile s’introduira beaucoup plus dans notre mode de vie. Le secteur du tourisme aura payé un lourd tribut. Compagnies aériennes, croisiéristes, hôtels, restaurant et réseaux d’entreprises qui évoluent sur ce secteur vont supprimer des emplois. Et, alors que les touristes seront sans aucun doute désireux d’explorer à nouveau le monde et de partir en vacances, il faudra un certain temps avant que ce secteur se rétablisse et restructure son offre. Le virus bouleverse également les perspectives de la politique économique et créé de nouvelles priorités. Les banques centrales sont en mode d’urgence, tandis que les gouvernements creusent toujours plus leur déficit pour trouver de l’argent pour soutenir les secteurs en difficulté.

Une crise sans précédent

Cette pandémie est sans précédent en termes de nature d’incertitude et d’impact social et économique associés et les gouvernements naviguent à vue. Plus question de contenir le déficit, de réduire les dépenses de santé, ou de se jeter à corps perdu dans une mondialisation effrénée. C’est la volte-face des politiques :

« Combattre le virus quoi qu’il en coûte »; « Il faudra interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies »; « Notre système de santé, notre Etat providence ne sont pas des coûts ou des charges »;  » Ce serait une folie de laisser certains biens et services « soumis aux lois du marché »

E MACRON

J’espère que, collectivement et individuellement, nous n’oublierons pas ce que nous sommes en train de vivre. Que nos dirigeants n’oublieront pas les phrases qu’ils ont prononcé. Que nous changerons vraiment de modèle pour un monde meilleur. Si tel n’est pas le cas, si nous recommençons comme avant, soyons maudits !