Alors que les craintes grandissent face à la propagation du coronavirus, certains commencent à paniquer et vident les étagères des grandes surfaces !
Les médias sociaux regorgent de photos d’étagères de magasins vides, et certains supermarchés ont commencé à restreindre la vente de certains produits. Des articles tels que le papier hygiénique, le désinfectant pour les mains, les pâtes alimentaires et les aliments en conserve font partie des produits qui pourraient manquer. La rumeur va t-elle s’amplifier et générer un mouvement de panique généralisé?
Notre président, dans son allocution d’hier soir, à indiqué qu’il n’y avait aucune raison de paniquer et de stocker des marchandises mais cela a provoqué un mouvement contraire. Cinq minutes après son discours, les gens se sont rués dans les supermarchés. Il a dit qu’il fallait être solidaires, c’est l’individualisme qu’il a exacerbé.
« Je ne suis pas inquiet quant aux conséquences médicales du Coronavirus, par contre, je suis inquiet des vols de masques et de gels nettoyants, de cette terreur qui conduit à faire des stocks obscènes de nourriture dans des pays où elle est disponible dans une abondance tout aussi obscène, inquiet que la santé ne devienne un objet de communication belliqueuse et de conflit comme un autre alors qu’elle devrait être une cause ultime de lutte dans le rassemblement. … Je crains que ce virus ne soit le miroir d’une société complètement fracturée qui conduise à l’affrontement de l’individu dans l’indifférence de l’intérêt collectif. Il faut que l’on fasse très attention à ça. »
Professeur Gilbert Deray, chef du service de Néphrologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, 11 mars 2020
Peur dans le monde
L’épidémie de coronavirus qui s’est déclarée à Wuhan, en Chine, en décembre, a suscité la peur et l’anxiété dans le monde. Même si l’on sait que la plupart de ceux qui sont décédés étaient âgés ou avaient d’autres maladies qui ont compromis leur système immunitaire, la peur de la population monte et devient irrationnelle.
Les nouvelles menaces, jusqu’alors inconnues, augmentent les niveaux d’anxiété plus que les menaces familières et les gens ont tendance à sur-réagir face à ce qu’ils ne connaissent pas. Par exemple, il y a environ une chance sur sept de mourir d’une maladie cardiaque tandis que la probabilité de mourir dans un attentat terroriste est de une sur 40000. Mais l’attaque terroriste est pourtant plus anxiogène.
Panique et comportements
Lorsque la panique s’instaure, cela peut conduire à des cas où les individus ignorent toutes les conventions sociales et ont tendance à agir de manière extrêmement égoïste, à piller, à se battre, à voler. Heureusement, d’un autre côté, d’autres agiront de manière extrêmement altruiste, en aidant les autres. Alors chacun devra choisir son camps !
Nos biais cognitifs en action
Les comportements liés coronavirus sont sociologiquement intéressants à observer, les gens que l’on croise semblent utiliser par défaut le mode panique ou au contraire le déni. C’est soit, « la fin du monde ! » soit » c’est pas grave ! » La vérité est, comme d’habitude, quelque part au milieu. Individuellement, la plupart d’entre nous ne courent pas beaucoup de risques. Mais globalement, socialement, nous courons de grands risques car ce sont exactement dans ces moments-là – où il y a une grande disparité entre les risques individuels et systémiques – que le « bazar » s’installe. Alors, gardons notre calme, pensons « Nous » plutôt que « Je », prenons les précautions d’usage pour éviter que le Covid ne se propage et faisons le dos rond !