La transition écologique est incompatible avec la mondialisation ultralibérale et un consumérisme effréné, nous le savons. Notre système absurde génère toujours plus de déplacements de biens et de personnes tout autour de la planète.
Nous sommes nombreux à penser que les choses ne tournent pas rond…
Nous avons ce sentiment que les entreprises deviennent trop puissantes, plus puissantes que les gouvernements, et ne rendent de comptes à personne, sauf à leurs actionnaires. Un système économique qui nécessite une croissance constante, tout en contournant presque toutes les tentatives sérieuses de réglementation environnementale est intrinsèquement malsain. L’appétit pour des bénéfices faciles et à court terme offerts par des investissements purement spéculatifs génère des inégalités flagrantes et se décline de façon absurde.
Liste à la Prévert des absurdités
Les aberrations sont facilement décelables au quotidien :
- Les poires en provenance d’Argentine, qui ont parcouru 9000 kilomètres et peuvent être achetées moins cher que celles produites dans l’Union européenne
- Les fraises chinoises sur nos étals, moins coûteuses que celles récoltées en Provence
- Le panga venu du Vietnam, élevé de manière industrielle, dont la principale nourriture est une farine importée du Pérou, élaborée à partir de déchets…
- Le saumon, dont l’œuf vient de Norvège, qui grandit en Écosse, est fumé en Pologne ou tranché en Chine avant de revenir sur nos étals français
- Le jeans dont la fabrication débute en Inde, qui part ensuite au Pakistan pour être filé et tissé puis en Tunisie pour être coloré et au Bangladesh pour être sablé avant d’arriver dans les boutiques françaises.
- Les déchets européens qui sont fourgués aux asiatiques pour un traitement low cost….
Les dérives de la mondialisation ont explosées avec la dérégulation observée dans les années 1980. Le marché libéral a progressivement dicté son unique loi via l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international, consistant à supprimer partout dans le monde les barrières douanières.
Coronavirus, une opportunité pour repenser le monde ?
Ce virus intervient à un moment où la logique de mondialisation atteignait des pics d’absurdité. On ne peut pas s’en réjouir, bien sûr, tant il génère de souffrance et de malheur. Mais peut-il nous permettre de raisonner différemment ? Le constat face à la propagation du virus est implacable : plus de pénicilline car elle est fabriquée en Chine, industrie pharmaceutique en situation de blocage, rupture de production de voitures, d’ordinateurs par manque de pièces… Tous les secteurs industriels sont concernés. L’épidémie met en lumière notre dépendance économique aux échanges commerciaux internationaux.
Alors, allons-nous tirer les leçons de cette crise ou recommencer comme avant ? Nous l’avons vu, ce virus laisse apparaître le peu de résilience du système économique mondialisé. Au lieu de sombrer dans la récession et la crise économique et sociale à cause d’une décroissance forcée, nous devrions dès maintenant repenser nos modèles économiques au plus près des territoires. Des modèles plus équitables, plus égalitaires. Mais les politiques tireront-ils les enseignements de cette nouvelle crise ? Rien n’est moins sûr !