L’Homme a du mal à faire face à la possibilité d’un effondrement social imminent généré notamment par le changement de notre climat. L’impensable nous questionne et nous paralyse. Comment allons-nous survivre? Comment nos enfants et petits-enfants vivront-ils dans un tel monde?
Un point de non-retour
Nous savons maintenant à quel point notre situation devient critique. Le réchauffement rapide de l’Arctique semble entrer dans une boucle de rétroaction incontrôlée. Le pergélisol fondant va libérer des milliards de tonnes de méthane – un puissant gaz à effet de serre avec un potentiel de réchauffement climatique 21 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone – engendrant un réchauffement et une libération encore plus importante de méthane. Cependant, la détérioration progressive des conditions climatiques semble beaucoup plus probable qu’une catastrophe qui serait franche et radicale, dans une dizaine d’années.
Des Etats impuissants
La dernière conférence annuelle des Nations Unies sur le climat à démontré l’incapacité des gouvernements à prendre des mesures significatives qui sont bloquées par une poignée de pays industrialisés avec, en tête de cortège, les États-Unis.
Adaptation profonde
L’effondrement n’est pas un fantasme mais une réalité qui s’impose à nous. Nous entrons dans un territoire inconnu, sans carte ni GPS pour nous guider. Pour vivre dans ce monde, nous devrons être imaginatifs et créatifs, ouverts à de nouvelles possibilités. Plus important encore, nous allons devoir comprendre nos relations les uns avec les autres afin de commencer à vivre avec nos semblables, humains et non humains, en paix, avec gentillesse et compassion.
C’est pourquoi nous, en tant qu’individus et communautés, devons prendre au sérieux la nécessité de ce que l’on appelle «l’adaptation profonde» , une approche qui, en reconnaissant notre effondrement imminent, cherche à atténuer son impact par des mesures d’adaptation.
L’étape la plus importante de ce processus est de se rassembler, de briser le silence sur « l’innommable » et de commencer à parler avec la famille, les amis et les voisins de ce qui se passe, de reconnaître et de pleurer ce que nous perdons, en étant transparent sur l’impuissance, la tristesse, la peur, la culpabilité. et d’autres réponses que nous avons étouffées.
De cette façon, nous serons probablement moins submergés et mieux préparés à réagir à l’effondrement à mesure qu’il se déroule. Fondée sur ce genre d’honnêteté, la solidarité peut émerger autour de la compréhension que nous sommes tous dans le même bateau, nous encourageant davantage à être les gens de cœur que nous sommes intrinsèquement. C’est de cette honnêteté et de cette transparence que peuvent surgir des possibilités qui étaient invisibles plus tôt, lorsque nous fonctionnions encore en tant qu’individus.
Une approche fondées sur des valeurs
Fondé sur la morale du cœur avec laquelle la plupart d’entre nous sont nés, nous n’avons pas besoin de nous réinventer. Ce potentiel est présent chaque fois que nous voulons agir en conséquence, comme en témoignent les moments où nous l’avons fait précisément face à des urgences mettant la vie en danger.
Au fond, l’urgence climatique est une crise spirituelle, qui a été provoquée par notre incapacité à agir avec courage moral, à s’abstenir de nuire aux autres et à choisir le bon mode de vie.